Twin
Peaks -rien à voir avec l’émission de télé,
rassurez-vous- sont jeunes, Américains, ont des dégaines de
parfaits branleurs mais au delà de ça, pratiquent un garage aux
formes multiples, sont d’une productivité à la Ty
Segall (seize titres forment ce formidable Wild
Onion, leur deuxième album) et assurent sévèrement.
Sur
ce disque, élans 60’s récurrents, pop mélodieuse (Making
breakfast), power-pop ou encore glam, plages planantes (Strange
world), choeurs de ouf’ sur essai presque Stonien (I found a
new way dans nos gencives en ouverture, suivi
d’un Strawberry smoothie tout aussi imparable)
apparaissent, l’album est un fourre-tout incroyablement pertinent qui
retrace plusieurs décennies de rock. Ca prend de suite, c’est
écorché mais aussi classieux (Mirror of time), ça « envoie
direct » comme sur Fade away qui évoque
les Pixies jusque
dans le chant. Les références fusent et se voient malmenées,
égalées même, souvent, par le brio de ces sales gosses talentueux.
Ces derniers se posent parfois (Sweet thing) sans y perdre un
gramme de savoir-faire, font dans le psyché cuivré (Stranger
world) puis plus aérien (Ordinary people), tapent avec
insolence à toutes les portes et on les leur ouvrira en grand tant
l’essai est réussi. On y trouve aussi de bien belles mélopées, à
tous les étages et notamment sur Telephone ou
encore Hold on, quasi-pop mais de façon « souillée »,
des riffs simples et tranchants et tout tient debout comme par
miracle au beau milieu de morceaux débraillés hyper classe (Good
lovin’).
En
fin de parcours, No way out, taillé dans cette pop-rock
vigoureuse, puis un magnifique et apaisé Mind frame,
doté de choeurs sucrés encore une fois merveilleux, valident si
besoin était les aptitudes du quatuor, auteur d’une copie bluffante,
de celles écrites à la va-vite, à la limite du bâclé mais
pleines de richesses et d’idées décisives qui font qu’à l’arrivée,
on en honore justement le contenu.