Le zig a déjà traîné ses guêtres avec Billy the Kick (à la basse), en tant que DJ Zebra ou encore avec le Bagad Karaez, il officie désormais en tant que Zebra et joue de ses propres termes un « rock français » qui fait appel à plusieurs tendances et fusionne habilement, rétro à l’occasion (J’étais un voleur) en cuivrant son registre de manière à l’épicer et selon une pulsion parfois rockab’, comme sur Choisis ton camp, camarade qui ouvre l’album en pulsant. Le propos est offensif, le mix adroit et on sent une expérience aiguisée, qui génère ici une vigueur omniprésente. On pense à des formations comme la Mano ou la Ruda, Peau de zèbre impose lui aussi ce métissage virevoltant. On se voit propulsé dans l’indé franchouillard 80’s/90’s suivant un esprit cependant résolument actuel, l’effort s’avère digne de l’écoute et le chant en Français ne gêne guère l’avancée de ce trublion actif et productif. Il breake agilement, repart plein pot, autour de lui ça joue. Tu chantes comme une évoque Gainsbourg, exhale des relents bluesy et un verbe « sexué » tracé, elle était facile, par une belle plume. Puis les cuivres boostent Du sang sur les murs, cru et direct, animé par la dualité des chants.
Tout est bon, l’opus rafraîchissant, des scratches introduisent le riffant Alleluia everybody, funky et bourru, soul aussi dans ses vocaux féminins. La capacité à unir les genres est évidente, ça groove et on apprécie même quand la tension se relâche (Chanson sympathique puis Naked in Paris, qui recourt lui à l’Anglais dans un climat délié et avec une belle élégance avec, entre autres, ses sifflements cools et sa voix féminine, encore une fois charmeuse). On est toutefois bienheureux de renouer dans la foulée avec une énergie qui pétarade sur Someone to love, en « Franglais », dans une veine rock’n’roll cuivrée bien sûr, puis avec Mambopunk, d’obédience punk-rock dopé à la trompette, au saxo et au trombone. Ceci avec ces touches rockab’ toujours bien distillées et de façon virevoltante.
Vraiment accompli donc, Mambopunk tranche et prend fin sur Fête à la maison, festif évidemment, percutant et fusionné avec la « bouteille » d’un briscard, en révélant un artiste pas si inconnu que ça mais jusqu’alors peu en évidence. Ce qui devrait en toute logique changer avec ce disque au style certain, vigoureux et inspiré.