Tiens, Quilt vient de Boston. Rien qu’à l’évocation de la ville, on pense aux Pixies et on se retrouve d’emblée dans les bonnes dispositions, ce constat ajouté à celui selon lequel le groupe est hébergé par Mexican Summer, structure au catalogue de qualité.
Held in splendor, le nouvel album des Américains -le seul que je connaisse, soyons clairs et ne trichons donc pas-, va de plus valider cette bonne impression de départ, par le biais d’une pop racée et plutôt vivifiante. Cette dernière peut dégager des atouts mélodiques (Arctic shark en pôle position) de taille, se faire plus saccadée et offensive (Saturday bride qui dans la foulée fait ses preuves) sans perdre de la subtilité qui honore le groupe et en mettant en avant ces voix associées qui font sensation. Puis on peut tomber sur un Mary mountain noisy et qui breake intelligemment, ou un Tie up the tides plus délié; Quilt apporte une contribution non négligeable à l’édifice pop. Il fait preuve de brio dans ses ritournelles, parfois gentiment rétro (Eye of the past), parvient à délivrer une instrumentation chatoyante et ce avec une certaine intensité, beaucoup de sensibilité aussi (The hollow puis Just dust).
Puis, il renoue avec une pop fougueuse (A mirror), effectue un détour plus psyché (The world is flat). Il n’échoue en rien, reste pertinent tout en parcourant un éventail large. Tired and buttered fonce et conserve l’allant mélodique, cette fois piquant, bien étoffé par les claviers, Talking trains se passe de toute parure excessive et exhale une folk de toute beauté. Held in splendor a de plus la mérite de trouver la bonne assise entre délicatesse estimable et énergie débridée, terminant sa course sur un I sleep in nature entraînant, savamment orné, qui allie allant pop-rock et encart psyché avec justesse, et signant par là-même un opus de choix.