Anglais, Dutch Uncles a selon sa bio mué d’une pop fougueuse vers des élans synthétiques qui ornent -un peu trop- ce nouvel album appelé O Shudder.
A première écoute, on en viendrait à regretter son évolution: Babymaking et Upsilon sonnent creux (quand bien même le second démarre bien, avec une basse qui mène la danse, avant de se perdre dans ses sonorités délibérément, et c’est dommage, synthétiques), on a du mal à percevoir où le groupe veut en venir, entre pop et encarts sonnant new-wave. Puis Drips et Decided knowledge font leur preuves, groovent sous l’effet de sonorités qui sortent de leur torpeur. La fin du premier, plus rugueuse, et la trame animée du second sont attractives, on se met alors à espérer un sursaut définitif mais I should have read retombe dans une délicatesse qui très vite fait bailler. Trop soigné, trop peu débraillé, trop propre sur lui aussi, O Shudder oscille entre le bon et le banal, In n out est vivace mais n’apporte rien à un contenu à mon sens timoré, que Given thing et ses abords orchestraux ne relèveront pas.
Don’t sit back (Frankie said) pulse alors de façon saccadée, les sons s’affolent un peu, c’est dans ces moments plus débridés que Dutch Uncles réussit dans son entreprise, en rudoyant un peu ses efforts, en en titillant la douceur trop récurrente. Accelerate fait ensuite mentir son intitulé, l’ornement est « sympa » mais trouve vite ses limites, Tidal weight ne décolle pas, souffle des sons brumeux de bon aloi mais ennuie.
Enfin, Be right back « sautille » un peu plus, ses mélodies sont belles, à l’image d’un album qui s’en tient d’ailleurs à ça, le beau, sans réelle audace. La tentative d’avancée est louable mais largement perfectible, en s’appuyant sur une moitié correcte, et on attendra de Dutch Uncles qu’il étaye un procédé pour l’heure timide et stérile en dépit de quelques belles envolées.