Little glass box.Quatrième album pour l’Ecossais Fraser Anderson, le premier confié à un label. Un opus folk raffiné, qui débute par deux très belles chansons (Rag & bones puis Never know, subtiles, soulignées par un jeu fin et une voix sensible), qui laisseront ensuite place à d’autres…belles chansons ennuyeuses. Non pas qu’elles soient mauvaises, mais elles restent inertes ou presque (Warhorse, doté toutefois d’une trompette discrète, bien vu, et d’un rythme effacé), ornées avec gout mais toujours prudemment, de façon tellement sensitive qu’à aucun moment, ou presque, le contenu ne se départit de ses apparats cotonneux.
Grace, un peu plus « sautillant », crée l’illusion, tout est ici très beau, les morceaux qualitativement insoupçonnables, mais on finit par s’ennuyer…ou par se laisser aller au ton tristounet de l’album, à ses décors fins (Open sky). C’est selon…
Un excellent Little glass box, plus appuyé, lui donne du coffre, de l’énergie aussi, on en vient à regretter qu’il n’y figure pas plus d’essais de ce type, guillerets, plus rythmés et enjoués, taillés dans la pop-folk la plus enchanteresse qui soie.
Il n’empêche que les écoutes successives effacent partiellement ce manque, mais subsiste une impression de déjà entendu, de douceur un peu stérile ou plutôt trop systématique. Ce que confirmera la fin de l’opus, loin de polluer les oreilles certes, loin de les malmener aussi, malgré une chanson anté-terminale, Your love, qui elle aussi gagne en « muscle », si on peut dire, et précède donc la dernière, Run these lines, aussi joliment sertie que dans le ton général du disque, à savoir trop épurée…mais qui plaira sans nul doute et en toute logique, eu égard à sa qualité, aux amateurs de folk « pur ».