Troisième opus, d’après mes souvenirs, pour Cymbals Eat Guitars qui cette fois thématise la disparition de l’ami d’enfance de Joseph d’Agostino (chant et guitare) en en faisant donc la source d’inspiration de ce mal nommé Lose.
Avouant ne plus me remémorer les albums précédents (j’ai toutefois le souvenir d’avoir écrit du bien du précédent, Lenses alien), j’éviterai toute comparaison et ma seule « cible » sera donc ce disque, hors de tout « apport » extérieur. Et il est bon, ce disque, fougueux bien que l’amorce douce de Jackson, en ouverture, ait laissé, de façon brève, planer le doute. Doute vite effacé par l’allant et les vagues de guitare qui parsèment Lose, taillé dans une pop superbe et fougueuse. On tombe ainsi, dans la foulée de ce Jackson, sur un trio imparable, ledit titre se voyant complété par un Warning mordant (D’Agostino y chante avec intensité), noisy, et un XR punky et cuivré, rageur. John Agnello est à la production, ce qui contribue à faire crisser le tout. Place names, à l’instar de Jackson, débutera plutôt délicatement pour ensuite sortir les griffes, ceci sans y laisser sa teinte pop chatoyante. L’exercice est réussi, l’entrée en matière forte.
Child bride peut bien calmer le jeu en plein milieu, on l’accepte aisément, le morceau n’est pas des meilleurs mais trouve sa place dans l’ensemble et Laramie, qui lui succède, sème lui une trame noisy-psyché d’abord leste avant de tracer droit devant lui en conservant cette vêture bruitiste. Bien vu et bienvenu -on ne voyait pas le morceau s’en tenir à ses élans « polis » sur ce format allongé-, Chambers soufflant après cela une pop-rock mélodico-rageuse bien ornée, sans « graisse ». Cymbals eat guitars a le don de combiner à sa main le doux et le cinglant, dans une option souvent acérée, et signe là un excellent disque. On ne s’y ennuie pas, on profite même d’une impeccable fin; Lifenet et sa…pop, scintillante, dense et mélodieuse, puis 2 hip soul, lourd et trituré et valant autant par ses belles ritournelles ou encore sa terminaison orageuse, apportant la touche finale à ce Lose qui est tout sauf l’oeuvre de losers.