Trio lyonnais, Ultra Panda fait suite à son premier EP, datant de 2011, avec ce premier album nommé Satan, salsa dansant et énergique, à la loufoquerie qui évoquerait presque Primus. Sa formule (bass+drums+voice+keys=love) permet un groove récurrent, les claviers ménent parfois la danse, introduisent un Tabayo fatal que suivront huit autres morceaux qui pétaradent. Ce titre fait dans le cosmique épais avant de hausser la cadence, entre punk-rock et plans spatiaux (Bamboo jail). Grattes remontées (un Desert aux abords du stoner) et rythmique ferme mais reptilienne s’accouplent, et c’est parti pour un trip fonceur, qui peut faire dans la mélodie comme durcir le ton.
L’équilibre entre les tendances, en tout cas, est trouvé malgré le panel large qui est parcouru. Ultra samouraï pompe même d’abord Daft Punk dans les sonorités, avant de pencher du côté d’un punk-rock mélodique galopant, orné par une basse obsédante. Le plan est efficace à souhait, on ne décrochera pas d’un opus convaincant qui réitère ses inflexions stoner/kraut avec Boom boom, avec force voix mélodieuses et choeurs qu’on retient. Tout ça tient furieusement la route, le titre éponyme balance à son tour son groove décisif, son étayage synthétique ajusté et Ultra Panda décroche la timbale en toute logique sans jamais trop en faire. Universalove monte d’un cran dans le rythme puis envoie une ritournelle funky des plus concluantes. Les trois comparses ont l’art de trouver le gimmick qui tue, la mélodie qui va bien, le riff qu’on kiffe et Ghosts cavale sur fond de voix dingues, pulse sous l’effet de la quatre-cordes, dynamisant plus encore un opus déjà vigoureux.
Bleeding on the dancefloor conclut alors sur une durée plus étendue, un tempo plus intermédiaire, en déployant les mêmes arguments de taille, en fermeture donc d’un disque largement estimable qui voit ce Ultra Panda agile se distinguer grandement.