Duo américain (Meric Long, Logan Kroeber), The Dodos fait dans le rock dit expérimental, qui à l’écoute s’avère ne pas l’être autant que prétendu. Individ, le petit dernier du groupe, s’oppose en quelque sorte à la sortie précédente, Carrier, qui évoquait la possibilité de briser les habitudes, de fuir, dans le sens où il met en perspective, lui, le dessin de s’assumer, de rester fidèle à nos instincts.
Le contenu, une pop-rock ou folk d’abord vive (Precipitations, finaud dans un premier temps, plus nerveux et noisy sur ses deux dernières minutes, puis The tide et sa batterie galopante couplées à des guitares chatoyantes mais soutenues), ensuite plus saccadée (Bubble), exhale des reflets mélodiques qui charment, ceci sans faire dans le mièvre.
En effet, une certaine vigueur anime le disque (Competition), The Dodos paraissant dotés d’un univers personnel, au flou occasionnel (Darkness) sur ce dernier titre proche de la dream-pop. Le chant, souvent léger, ajoute aux atouts d’une réalisation notable, entre légèreté, justement, et intensité (Goodbyes and endings et ses cuivres), forte, aussi, de morceaux qui dévient gentiment, justifiant en partie le statut « expérimental » des Dodos (Retriever, excellent).
Dans les pas de ce titre, Bastard suit une cadence plus lourde, déploie un ornement sobre (guitare/batterie, conformément à l’esprit développé ici), avant de laisser Pattern/Shadow conclure entre subtilité et emportement, cette fois selon une trame expérimentale plus affirmée, qu’on apprécierait grandement si les gars de San Francisco la mettaient en oeuvre plus souvent, en lieu et place d’élans certes attrayants, mais plus rangés.
Ce qui, au final, donne malgré tout un bon album, racé et mélodieux mais avec la fougue et la déviance nécessaires et d’une durée ajustée.