Français, Rumble 2 Jungle évolue sous la férule du guitariste groovy Eddy Leclerc et s’inscrit dans un créneau soul-jazz mâtiné de vocaux hip-hop. Il y insuffle du blues et fait preuve de dextérité dans les ambiances, assez variées pour que l’effort décrit ici les mette à l’honneur. Entre débit hip-hop posé (Ordinary song) aux encarts cuivrés, coolitude récurrente (ça lasse aussi très vite) avec notamment Turn the wheel et ses incursions funky puis bluesy, le mélange est bon mais trop sirupeux, trop timoré. D’autres l’ont déjà fait, l’effet de surprise ne joue donc pas pour le groupe quand bien même l’essai vaut l’écoute. La participation des MC Racecar et DAO, issus de Chicago et du Burkina Faso, valorise vocalement les instrumentaux dont The ducks are crossing et ses cuivres entraînants, son groove funk qui cette fois énergise le tout.
Day dreamin et ses cuivres, encore, chaleureux, voit le chant gagner en débit, sortir d’une certaine torpeur, et Move instaure une rudesse enfin perceptible, en faisant un excellent morceau fusion digne, lui, d’écoutes répétées. On en regrettera d’autant plus la prudence du contenu, mais la présence de ce morceau élargit le champ de Rumble 2 Jungle, complet et prolongé, en toute fin de parcours, par [Laxative seagulls] et son allant jazzy/funky estimable. Ce qui donne, au final, un panel accompli, globalement sur la réserve donc mais porteur de ses bons moments plus « fiévreux », qui ont le mérite de s’extirper de trames jazzy bien exécutées mais trop « veloutées ».