« Amas » de musiciens belges chevronnés (Three Marvin Gays, Warm Toy Machine), Mountain Bike existe depuis 2012 et après s’être rodé à la scène, propose ce premier album éponyme, excellent compromis entre pop et garage à la Ty Segall. Ses onze morceaux pétaradent mais « mélodisent » aussi, une belle intensité est trouvé tout en conservant une patine pop.
Quarante minutes durant, on s’éprend des ritournelles simples impulsées par Word land et ses mélopées urgentes, des choeurs eux aussi sans fioritures et pourtant enchanteurs audibles ça et là, de ces giclées fuzz inhérentes au genre, qui prendront fin sur un Japanese guitar au moins aussi abouti que le reste.
Entre deux, Mountain Bike aura versé dans le finaud presque folk (I lost my hopes (in paradise)), avant de faire, à nouveau, dans l’urgent à la Black Lips sur Everything but a gift ou le plus massif à l’occasion de Russian roulette casino. Il diversifie ainsi son répertoire sans trop s’éloigner d’inflexions clairement ressemblantes à Ty Segall, première référence évidente d’un ensemble fiable que même ses plages apaisées, d’un folk dénudé (Just good friends) créditent. Is that all about money? fait figure de standard du style développé, toutes les compos sont au dessus de la moyenne et si Mountain Bike surfe sur un revival porteur, il fait bien le boulot, impose un contenu irréprochable en qualité. On appréciera, de fait, ses coups de boutoir (Cigogne, ‘Got power), ses chansons plus longues (Torture qui justement n’en est pas une), aussi brutes que subtiles. Et plus loin, Hangin’ around, taillé dans une pop-folk tranquille puis plus sonique, donnera de l’assise à un opus méritant, sans surprises bien évidemment mais d’un intérêt constant.