Duo issu tout à la fois de Colomiers et du label décalé A Tant Rêver du Roi, Sec unit Jules (bass, voices) et Xavier (drums, voices). En cela, Sec évoque Gâtechien dont le groove saccadé est ici égalé en mode noise-punk/math aux attitudes changeantes (Babylone 49), l’amorce tenant en un Chocopuff au chant délirant en intro, asséné et aussi massif que rentre-dedans, non sans une certaine subtilité toutefois.
Que chaque jour soit dimanche, le disque décrit ici, est leur second long format, après, aussi, un EP et une apparition sur la compil’ ADN. Il pulse, délire librement, livre ensuite un excellent Barbatofu, plus aéré mais pas moins sauvage et touffu que le reste. On oscille entre morceaux brefs et essais plus étendus, le dernier, intitulé (…), s’avérant plus loufoque encore que les travaux indus les plus barrés en instaurant douze minutes de sons venus on ne sait d’où. Assez peu pertinent, tout de même, le morceau est heureusement rattrapé par ce qui précède: 3334 par exemple, organes vocaux de folie et sons presque enfantins allant de pair pour enfanter une trame d’obédience psyché inédite.
Les chemins de traverse sont donc de mise mais le rendu bon (La galère et ses cuivres déchirés), des invités consolident ça et là les penchants aventureux ajustés du groupe, aussi bruts que finauds. Sec, rodé à la scène qu’il a foulée, déjà, avec de bien belles formations (No Means No, Vialka, Kourgane, Sabot ou Joy as a toy, on est là dans le barré, bien évidemment…), au DIY aussi, sert après ça un Bonjour je, où l’efficience de la rythmique, les changements de direction et les voix dingues font effet. On a même droit ensuite à une brève et relative « normalité » dans les voix et la longueur du titre n’empêche pas sa valeur. Un très punk et braillé Run away, n’excédant qu’à peine les deux minutes, venant dans la foulée apporter une touche directe à l’ensemble, séduisant et débraillé. Les deux allant d’ailleurs de plus en plus de pair…