The Scribblers, c’est la rencontre entre Luz (chroniqueur dans Charlie Hebdo, connu aussi pour ses bds « J’aime pas la chanson française« ) et Kid Chocolat, musicien et producteur aux fameux opus, ayant travaillé entre autres auprès d’Asia Argento.
De ce choc des univers naît cet album produit, mixé et arrangé -atout supplémentaire- par Rubin Steiner, accompagné par une BD et narrant l’épopée de la paire et la genèse du disque. Le tout unissant chiens zombies, le fantôme de…Mark E.Smith (l’idée plait déjà…) et pléthore de créatures évidemment déviantes. Le résultat est excellent, partant d’une trame posée puis plus vivace (I en ouverture) et imposant ses saupoudrages electro aux colorations diverses, sombres et diablement dansantes sur I’m your dancefloor qui suit. L’univers est obscur, ingénieux, un tantinet barré et on ne se fait pas prier pour adhérer, Call the cops parachevant un trio de chansons fatales en alternant cadence vive et passages apaisés. Le ton se faisant noisy sur Rex, à la voix traficotée et aux sons à la fois rock et ingénieux.
Le savoir-faire d’un Rubin Steiner et la pertinence des efforts Luz-Kid génèrent donc un rendu de taille, dont on pourrait détailler chaque titre et qui « envoie » comme chez ledit Rubin (I don’t want to be nice où le chant évoque en effet le génial dingo de chez The Fall et les guitares, triturées et offensives, rappellent cette formation incontournable). Des basses rondes mènent la danse, l’organe vocal est stylé et marquant (Mark E.Smith, justement, qui suit avec ses choeurs féminins), les climats et la rudesse du tout le rendent plus qu’attachant. Superbe initiative donc que l’élaboration de ce territoire musical inédit, hors-normes, aussi probant dans l’electro glacée et/ou spatiale (Love united, Mike) que dans le rock mordant. Akuphenia, loufoquerie vocale en sus sur fond d’electro-pop acidulée, et son break bien amené, puis un Freeze me tranquille, élégant mais tout de même barré, haut perché, mettant fin à un excellent ouvrage, aussi accompli qu’inattendu.