Enième belle affiche à la « GAM » de Creil que la venue des Datsuns, Néo-Zélandais dépositaires d’un rock-hard/punk des plus efficients, flanqués de deux ouvreurs régionaux: Purple Monkey Washing Machine, d’Amiens, et les compiegnois de So was the sun.
Chacun se distinguant dans son registre individuel, Stooges/MC5/scène de Seattle pour les « Purple », le set de ces derniers commençant toutefois à tourner un peu en rond bien que joué de façon méritoire et émaillé de bons morceaux. Il manque toutefois aux Picards une réelle singularité, ils vivent leur live mais peuvent éviter le recours, lui aussi prévisible, aux clichés du genre « bitch » et étayer leur performance par un apport original, détaché des influences citées ici. Il n’empêche, on n’ouvre pas pour les Datsuns par hasard et le trio envoie du bois, comme on dit, faisant preuve d’une certaine efficience.
Le relais étant pris par So was the sun, lui aussi en formule trio, pour un set grungy que des morceaux comme le dernier single en date, By far the worst, charpentent solidement mais qui curieusement, ce soir, manque d’envergure sonique. Ca braille comme il faut, ça riffe sec et on trouve là une belle diversité dans les climats, l’orageux étant bien sûr dominant, mais ça manque de relief. Etonnant quand on sait la capacité du groupe à jouer « noise » et compact. Les morceaux livrés sont pourtant bons, entre It serves your right et I mean it, mais on attendait plus de coffre.
So was the sun ne déméritant toutefois pas, cette « légèreté » dans le jeu ne lui étant pas forcément allouable, avant la prestation high-voltage des Datsuns, d’un impact cette fois conséquent. L’arsenal des bonshommes, agrémenté évidemment d’un MF from hell imparable, leur permettant un gig percutant, sans fioritures et souvent joué pied au plancher. Du rock/hard à l’énergie punk, efficace et jamais creux malgré un créneau rabâché et une attitude scènique somme toute assez sobre. On prend malgré cela une beigne salutaire, l’intensité du live assène au public, vite dans le bain, la raclée qu’il espérait et le concert dure qui plus est une bonne heure et demie. Les Datsuns faisant respirer brièvement, ça et là, par le biais d’envolées plus psyché ou Sabbathiennes, un jeu forcément marquant. Des mélopées presque pop s’incrustent dans ce fatras sonique délectable, le petit dernier Deep sleep est bien sûr mais à l’honneur mais Dolf de Borst et ses acolytes puisent à l’envie dans une discographie fournie. Le résultat s’en ressent positivement, ça pulse comme ça peut se faire leste ou spatial et ce dans la cohérence, sans frime aucune et dans le partage. Le public, vite dans le bain, venu en nombre, en aura donc pour son argent, à l’issue d’une soirée de celles qu’on gardera en mémoire. Comme de coutume dans la « GAM » creilloise…
Photos William Dumont.