Révélé en 2011 avec la pop-folk raffinée de son Born from a shore, suivi de l’ep The wild cruise en 2012, le bordelais Botibol change de cap sur ce nouvel opus, bien plus rock et marqué par le savoir-faire et le « tubesque » d’un Boogers ou d’un Weezer.
December, par exemple, et ses guitares pétaradantes illustre bien l’esprit ici développé et la plupart des morceaux livrés suivront une voie pop-rock aux humeurs rugueuses donc (Jerk), lestes et soniquement inventives (l’introductif Mind reflections) ou « intermédiaires » comme sur Sharks, un peu plus proche du Botibol « d’antan ». Le chant se distingue lui aussi sur Croyez-moi, entre autres, qui varie entre rythme débridé et break éthéré, mélodies et fond noisy. Tout est ajusté, Murs blancs retient l’attention jusqu’en ses derniers instants et se veut de plus diversifié sans tomber dans la dispersion.
Plus loin, White walls mord avec ses guitares féroces, sa cadence marquée avant d’imposer une patine pop apaisée. Tout cela est racé, on adhère sans se faire prier. Windy morning évoque lui Pavement pour son côté flemmard, lo-fi et ce sont finalement les 90’s qui ressortent de l’ouvrage et sont ici savamment honorées. L’alliage d’embardées sauvages avec des plans posés vocalement (Cliff jump horror) secoue et envoûte, l’allant mélodique et pop tout autant (Dancing animals). Inspiré par un parcours de vie pas toujours paisible, le Girondin gagnera avec ce disque de nouveaux fans, attirés par le dosage adroit entre les tendances (La classe ou la mort), voire par la légère touche psych-pop qui met ici fin aux réjouissances (Booze), mais avant tout par l’immédiateté et l’énergie bien jugulée, quoiqu’évidente, du contenu.