Trio unissant trois producteurs (c’est décidément à la mode) franco-américains, Sophia Lorenians mêle chant, machines et guitares pour enfanter une sorte d’electro-pop dansante aux inflexions diverses. Ce Sex, tape and girls est leur second EP (le précédent, Jogging musique, date de début 2013) et débute par un titre plutôt léger, Sextape girl, doté de mélodies qui valent l’écoute mais trop ancré dans ses penchants r’n’b.
Heureusement, les bonnes idées sonores et le piquant occasionnel de la guitare, la capacité du morceau à provoquer les déhanchements font la différence et l’allant de Body clava, ses gimmicks sonores et incursions poliment cold solidifient l’oeuvre présentée ici. On n’invente pas grand-chose (le créneau, à vrai dire, commence à prendre une ampleur douteuse en termes de groupes s’en réclamant), mais on fait bien le boulot, on rend même la « dance », si on peut dire, acceptable. Changeling reflète bien les diverses sources du groupe, qui doit autant à Gnarls Barkley qu’à Prince ou aux Beastie Boys mais manque globalement de folie, d’audace, ce qui porte atteinte au contenu sans toutefois le rendre mauvais.
Wrong song injecte du groove funky, se fait lui aussi vivace et n’en rajoute pas. Les volutes synthétiques sont assez attractives, le résultat s’en tient à une certaine prudence mais s’avère être de bon niveau.
Enfin Kaboom, peut-être la meilleure des cinq plages, la plus acidulée aussi, ajoute un indéniable crédit à Sex, tape and girls, qui loin de tournebouler le genre auquel il est lié présente une formation aux indéniables capacités, à laquelle on demandera confirmation et un travail plus poussé encore sur son univers propre.