Projet d’Emmanuel Tellier (ancien « Inrock », rédacteur en chef du site de Télérama) et Etienne Dutin (ex Melville, tout comme Tellier, et Chelsea), accompagnés de Fabien Tessier, 49 Swimming Pools, résolument pop, s’attelle de façon constante à l’élaboration de « perfect pop songs », maintenant aidé dans sa tâche par Samuel Léger.
Tous multi-instrumentistes, ce qui permet un joli panel, ses membres sortent aujourd’hui le racé Songs of popular appeal, troisième album où mélodies enchanteresses, chants allant de pair ou s’opposant mènent la danse. On navigue là en territoire mélodique jadis jalonné par les Beatles, entre autres, et 49 Swimming Pools fait preuve d’un brio monstre, déjà, sur Oceans qui ouvre le bal. Pop folk vive et d’orfèvre, intonations à la Bewitched Hands (là encore le rapprochement est de nature à créditer le groupe), tout est réuni et mis à part quelques moments plus ennuyeux, un tout petit peu trop « sirupeux », l’opus sera, dans la foulée de ce titre, d’un niveau élevé. I’m the driver évoquera même The Auteurs option chatoyante, à l’instar de The dunbar number. Puis Mary Queen of Scots fera dans la pop-rock aussi douce qu’acidulée, le tout, toujours, avec ce sens du dosage, ajusté, et de la mélodie décisive.
On se baladera ainsi, treize titres durant, dans des sphères pop rarement visitées, certes classiques dans leur conception mais tissées avec tant de savoir-faire qu’on ne peut que succomber à leur élégance. On approuvera, aussi et en regrettant le côté épars, la rudesse rock de certains morceaux, dont I eat your fire, tout en se délectant de l’allant pop-folk d’un The bright light (she is the only), à la fin exaltée. Instrumentalement, vocalement tout autant, 49 Swimming Pools suinte le talent, nous « barbe » à peine finalement quand il impose des cordes dominantes (Shiver shiver) ou un Snow grass apples tranquille et dénudé. De manière récurrente, l’ornement touche le coeur, on pense, souvent, à Luke Haynes et The Auteurs qui se voient ici égalés dans leur capacité à magnifier la pop.
On approuvera toutefois pleinement le retour à une essai plus mordant -l’opus en manque- sous la forme de l’excellent All metal and glass, this city stands, puis à cette folk alerte sur Diego, half-man half-horse. Les choeurs, splendides, prenant part à l’impact du rendu.
Enfin, un Train and bathers fin, puis en conclusion l’éclatante pop-rock de From the rooftops, apporteront ensuite leur touche à un disque savamment ouvragé, parfait et dont le seul « défaut » tiendrait donc, si l’on voulait faire la fine bouche, à son léger manque de rugosité.