Nous eûmes Elastica, nous avons désormais Ex Hex, trio entièrement féminin venu de Washington DC et jouant une power-pop punky qui doit beaucoup au groupe de Justine Frischmann, tant vocalement que dans l’instrumentation à la fois urgente et mélodique. Le niveau de l’album éponyme du combo en question est ici tutoyé et Don’t wanna lose plaque d’emblée l’auditeur au mur, suivi par une dizaine d’autres essais dont aucun ou presque ne dépasse les trois minutes.
Solide, Rips s’appréhende comme un tout et si le format se répète, le contenu est tellement bon qu’on occultera ce côté « reproduit ». Pas tant que ça d’ailleurs, les plages livrées ici variant en vitesse comme dans leurs climats, par exemple un tantinet assagis sur Waste your time, à l’écoute duquel on ne perd justement pas notre temps, ou encore sur l’excellent How you got that girl, aux airs 60’s sucrés/acidulés. Il n’y a rien à jeter, l’urgence domine sans envahir l’album et de jolis choeurs le décorent. Aucun rajout superflu, non plus, n’est à déplorer; au contraire, on va efficacement à l’essentiel sans se montrer trop basique, une touche de féminité affirmée participe au charme de l’opus.
Radio on, New kid, la suite est à l’avenant, dégage parfois des saveurs 90’s qu’on appréciera forcément, des grattes chauffées à blanc se font entendre, le chant peut se faire menaçant et jamais on ne relâche l’attention, à l’écoute, aspiré qu’on est par une sensibilité pop (Everywhere) passée au filtre d’un rock rageur. Ou plus sensible, comme sur Outro qui dégage lui une finesse poppy irrésistible, combinée à des touches presque bluesy. Ex Hex signant à l’arrivée une rondelle sans défauts ni creux, ne serait-ce que de façon que momentanée.