Paris, Helsinki ou le Luxembourg, les origines de ces « Natas », Natas Loves You donc, sont diverses mais leur cohérence affirmée sur ce premier album qui voit cette clique de copains de lycée oeuvrer avec succès à l’élaboration d’une pop fraîche et ouverte stylistiquement, ornée par des sons souvent synthétiques aussi simples que décisifs (l’entêtant Scarlett Brown, entre autres réussites décelables ici).
Vif et léger, sucré dans le chant, le registre du quintet fait mouche d’entrée de jeu, après que l’amorce d’Horizons, keyboard façon piano en avant, ait fait craindre le pire sous la forme d’une pop emphatique et démonstrative. Il n’en est rien et ledit titre s’avère être une formidable entrée en matière avec, même, de légers relents shoegaze en son début. Sans plus attendre, les mélopées de choix président, on dévie soniquement sans planter et Got to belong confirme, de façon plus assénée, le savoir-faire du groupe et les bonnes dispositions de l’album. Refrains qu’on retient, étayage imaginatif et sans excès, force de frappe non négligeable voisinent et font de l’effort en question une belle surprise.
Reste toutefois à tenir sur la durée, sans remplissage préjudiciable et l’épreuve sera franchie haut la main, Zeppelins faisant dans un premier temps du trio inaugural un enchaînement fatal avec ses pointes gentiment cold alliées à ces chants associés de belle facture. La patine pop est étonnante, des penchants dansants rendent qui plus est le tout attachant. Sans révolutionner le genre mais en lui apportant sa « touch », parfois résolument « french », Natas Loves You se fait lui aussi aimer et nous invite de façon rêveuse à devenir son « Amazon« . On s’incline devant la justesse du décor, Go or linger réitérant une trame songeuse portée, toutefois, par une pulsation d’obédience electro qui voit ensuite un rythme affirmé prendre les commandes, de pair avec un fond pop-rock encore une fois pailleté et alerte.
Un groove funky anime ensuite le délié Sirens, servi à l’image du reste par des sons bien pensés, avant If they follow qu’on suivra justement pour ses atours presque psyché, finauds et acidulés. De nature à crédibiliser notre scène, déjà riche, The 8th continent sert en fin de parcours deux autres perles pop: Game or tribes, un peu du même accabit que le morceau précédent. Et pour finir, le titre éponyme qui pétille, vivace et changeant dans ses cadences (on pense ici aux excellents Sarah W_Papsun et le rapprochement, évidemment, crédite les Natas), en parfaite conclusion à un opus accompli.