Duo français, parisien plus précisément, composé de Raphaël Siboni et Franck Rivoire, Sunset mêle musique et art visuel, opte pour un procédé singulier, ses sorties ayant pour modèle la fréquence d’une série télévisée. Son style, en spoken word electro surplombé par des synthés abrupts, retient l’attention et comme « le noir est mon dresscode », comme se plait à le chanter la paire sur Kim qui ouvre ici le bal, l’univers est sombre, décliné ici en quatre titres vaporeux, presque shoegaze de par leurs claviers. On ironise habilement (Cindy), le contenu évoque le courant français des « early 80’s » et tient la route. Ses élans dream-pop, ses penchants dark, le rendent assez unique pour s’imposer.
Sunset, avec trois fois rien, remplit l’espace, instaure un discours minimal mais concluant, à la croisée de plusieurs genres dont aucun n’est ici directement privilégié. Le propos est noir, aussi, et inspire visiblement les deux acolytes, qui oscillent entre trames vives (Summer) et plages plus « inertes ». Tara met fin à ce second jet (un premier single intitulé Krystal est sorti en octobre 2013) qui voit Sunset oeuvrer de façon manifeste à la construction d’un territoire musical et artistique appelé à devenir sien, porteur déjà en tout cas, comme chez Unison par exemple et dans un style pas si éloigné, d’une identité reconnaissable. Abrité par 1789, le duo ne révolutionne encore rien mais pose sa patte et fait preuve de cohérence dans sa démarche, ce qui suffit à faire dudit EP une pièce attrayante.
Dans l’attente, bien sûr, de productions lives et discographiques plus conséquentes sachant que les deux adeptes de la noirceur n’en sont encore, ou presque, qu’à leurs tâtonnements, fussent-ils digne d’intérêt.