Label lyonnais, Dur et Doux rejette -on approuve- le conformisme et le prouve de façon brillante, après par exemple Herr Geïsha & the Boobs, avec ce quintet ravageur et entièrement hors-normes nommé uKanDanZ, qui nous offre ici deux titres passionnants et bouillonnants, dépaysants, balafrés par de grandes rasades de saxo free et animés par la tchatche fervente de son chanteur éthiopien.
On pense à The Ex pour ce groove sauvage et africanisant, que Lantchi Biyé instaure en le passant au filtre d’un rock tendu et cuivré donc, avec rage et passion et de façon incandescente. L’usage de la langue Amharique accroît les penchants exotiques du groupe basé entre Lyon et Addis Abeba, qui fait feu de tout bois sur l’ep en présence et se démarque d’emblée très nettement. On imagine ce que donne la mixture, remontée, en concert et on se régale déjà soniquement, entre caboche qui oscille et esprit qui vacille. De bons gros riffs de guitare se couplant aux décharges de sax avec un certain bonheur.
Endè Iyérusalém, le second titre, groove comme c’est pas possible, mené par une basse ronde et un rythme souple et vif, ce chant caractéristique, profond. Et bien sur, ces giclées de sax décisives qui viennent parfaire un tableau haut en couleurs. On regrettera donc une seule chose: la courte durée de l’effort, parfait et envoûtant, qui plus est novateur, et qui fait grandement honneur à uKanDanZ ainsi qu’à Dur et Doux, structure aussi incontournable que peut l’être Ideal Crash à Rennes ou encore Kythibong et ses groupes eux aussi hors normes.