Ayant le mérite d’être l’un des seuls prétendument « rock » à asseoir sa durée, et sa réputation, sur le sol isarien « des champs », l’Arthur’s Day grandvillois proposait pour sa première soirée, celle du vendredi donc, deux groupes originaux (les fusionneurs de DSC, à la réputation scénique depuis longtemps établie, et Ravachols 2.0, trio electro-indus de classe; belle initiative de l’équipe d’oser mettre à l’affiche une formation aussi décalée!), avec pour finir et en tête d’affiche With U2 Night, beaucoup moins original avec ses reprises de Bono, prêcheur lassant à souhait, and Co, mais dont la prestation allait inciter une bonne partie de la foule du soir à reprendre les paroles de ses fidèles (un peu trop?) « covers ».
Avant cela donc et après le constat d’une orga estimable, passé une inauguration redondante mais nécessaire, Ravachols 2.0 et son electro-indus cosmique autant que puissante, cohérente et dotée d’un groove certain alliée à sa puissance de feu, s’est distingué et malgré une assistance encore, à cette heure, clairsemée, a incontestablement fait valoir un registre singulier. Entre organique et synthétique imaginatif, voix samplées et instrus bien pensés, portés par une frappe sans faille et zébré par une guitare parfois jouissivement offensive, on attend d’ores et déjà le groupe amienois sur des scènes régulières et de taille.
Ceci étant fait, et bien fait, place à l’ouragan DSC, qui en plus de ne faillir en aucun cas à sa tâche et à sa réputation plus que justifiée, s’est fendu d’un nouveau morceau à la dynamique rock tout en gardant ce groove et cette patte bigarrée, « crossover » si l’on peut dire, qui le caractérise. Entre « découvreurs » et aficionados forcément heureux, le Crew du tchatcheur Jeljalin et septet de choc s’est mis dans la poche, sans tarder, le public local, impressionnant tout un chacun, une fois de plus, par son énergie et son bel ensemble. Aucun, ici, ne tire la couverture à soi, le boulot est incessant et c’est finalement un beau partage, avec pour base l’ouverture et la communion humaine et musicale, qui nous est offert. Le tout sans mièvrérie ni faux-semblant ou racolage lié à un certain opportunisme, loin s’en faut. DSC fait ce qui lui tient à coeur, s’impose avec maestria et rafle continuellement tous les suffrages.
Difficile, après un tel « gig », de se faire une place et With U2 Night parviendra en dépit de ça, et de penchants nettement moins hors-normes, à faire chanter ses spectateurs, certains affichant même une mine plus que réjouie à l’écoute des standards de la clique irlandaise aux poches débordantes de billets verts. Il faut dire que ça joue plutôt bien et quand bien même on peut juger le groupe -très prévisible-, il aura accompli sa mission première.
Et s’il composait??
Le propos n’est peut-être pas là, mais y venir générerait peut-être un rendu autrement plus surprenant…
Pour l’heure, With U2 Night aura conclu la soirée en mettant jeunes et moins jeunes en joie, avec pour effet « bonus » de remettre au goût du jour quelques titres qui, à l’ « époque », produisirent un effet indéniable…