Ancienne « fronwoman » des Pipettes, Gwenno Saunders sort son premier véritable album solo avec ce Y dydd olaf chanté en Gallois, inspiré par un roman gallois lui aussi, des 70’s, et engagé politiquement.
L’inlassable musicienne, par ailleurs DJ, membre en tournée du duo australien Pnau, comme clavieriste, ainsi qu’avec Elton John, y sert une pop qui prend des atours variables, assez mélodieuse cependant, souvent « sucrée » (Calon peiriant). Chwyldro, en ouverture, fait presque dans le shoegaze/kraut, la voix de la Dame charme et dans la foulée, l’electro-pop de Patriarchaeth, quasi-tubesque, valide sa belle entrée en matière. Combinés à des instants plus légers comme Sisial y môr, ces essais font la sève d’un disque estimable, aussi vivace qu’aérien (Golau arall), que les claviers enjolivent, et assombrissent parfois, avec brio. Stwff séduit avec trois fois rien -des sons simples et entêtants, un chant doucereux-, la copie est bonne sans pour autant tournebouler le genre mais vaut en tout cas l’ « audition ».
Plus loin, on reste dans le spatial animé sur Y dydd olaf, la cohérence est de mise et on se laisse finalement aller à cette rêverie zébrée d’instants pop-rock éclatants tel l’excellentissime Fratolisch hiang perpeshki qui donne du coffre au tout. Lequel arrive à son terme avec Amser, cadence electro saccadée et chant caressant allant de pair avec une trame céleste pour conclure de façon ouatée un bel album, qu’on aurait cependant aimé voir s’enhardir de manière plus fréquente.