Projet bordelais (cool, c’est en phase avec le webzine, me dis-je, en gardant cependant en tête que ce qui importe reste et restera la valeur musicale du contenu) instigué par DJ Moule, Hello Bye Bye avait déjà créé la surprise avec un EP et un album, aussi géniaux qu’hétéroclites, qui se moquaient pas mal, et le faisaient bien, d’osciller entre pop, shoegaze et electro pop aux encarts dansants.
Avec Everlasting Journey, ça repart de plus belle et on s’y laisse prendre sans plus attendre, d’autant qu’on sait désormais que le groupe n’est jamais aussi passionnant et cohérent que lorsqu’il se fait incohérent…en apparence. Dix titres solides sont dénombrés, le shoegaze de Voices, merveilleux, ouvrant la marche en mode, à la fois, sonique et lancinant. Amorce de taille donc, avant un standard electro-pop au groove qui déboîte nommé Over, mélodieux et incoercible, porté par deux voix qui différent et se complètent. Puis One track mind, plus vif encore, taille dans la même étoffe electro-pop/rock aux gimmicks malins pour étayer un opus déjà captivant.
Soutenu par Rubin Steiner -et là je pourrais me permettre de stopper l’écriture et vous laisser juger sur pièces-, Hello Bye Bye maintient l’intérêt dans ses plages posées (Empty), fait dans le dansant obscur et quasi-nuptial sur Good time (diable, cette voix féminine, on en redemande!). Son electro servant de base à la plupart de ses compos est ingénieuse, revêt plusieurs atours et trace sur le bien nommé Speed pour ensuite et au sein de ce même morceau instaurer des élans plus saccadés. Une basse charnue porte le tout, aussi irrésistible que ce qui suit et précède. Doubt met en valeur l’organe féminin qui séduit tant, un climat nuageux et entêtant. Puis c’est le shoegaze à la Ride d’I want you to love me qui fait sensation, éclairé toutefois par l’apport de l’electro. Tout est à prendre, on ralentit le tempo avec My own enemy, sonique à souhait, qui fait la nique à M83 sur le territoire shoegaze/electro aux ambiances racées.
Enfin, on reste dans le shoegaze « maison » en concluant avec The last man on earth, qui oscille lui aussi entre rêveries nerveuses et nappes planantes tout en diversifiant les rythmes. Le tout avec bonheur (pour l’auditeur aussi et plus que largement) et brio, pour un rendu dont on aura certainement beaucoup de mal à se détacher une fois l’écoute lancée.