Trio belge ayant déjà surpris -adroitement- son monde avec aux manettes de son troisième opus (Liquid Love, 2012) Jon Spencer lui-même, The Experimental Tropic Blues Band a visiblement tiré le meilleur de l’expérience…et hérité du côté « wild » de Spencer, qui transcende littéralement ce nouvel opus, The Belgians.
Dès l’intro, Brabançonne (le disque se base sur l’histoire belge et là aussi, la méthode hisse le groupe à un niveau élevé), on sent, on perçoit un esprit garage et « traceur » que l’excellentissime Belgians state of frustration, digne du Jon Spencer Blues Explosion le plus déjanté qui soit, met à l’honneur avec maestria. Sauvage, le disque reste dans cette lignée sans concessions aucune avec Weird, au blues dynamité par un rock’n’roll lo-fi endiablé. C’est bon, on en redemande déjà et on va en avoir pour son riff avec My street, plus « modéré » et tout aussi tranchant, d’obédience blues mais de façon déviante et mordante, sans se départir d’un style certain.
Passé cette « accalmie » estimable, on repart pied au plancher avec un format court (ils sont légion sur le disque et ça permet un résultat éclatant), I wanna disobey (c’est fait!) hurleur et bardé de riffs dynamite. incontestablement le meilleur du groupe à ce jour, l’album livre ensuite un Brabançonne part 2 du même accabit, à la vigueur punky qui sert un rock une fois encore teigneux à l’extrême et probant. Belgian shake fait de même de façon plus ouvertement bluesy destroy (on pense aux Black Lips, ici, dans ce qu’ils produisent de meilleur), et on dépasse ensuite les quatre minutes -chose rare- sur Satisfy me, joyeux bordel dans le même esprit, à la fois foutraque et mélodique. L’enchaînement est d’ailleurs parfait avec le She could be my daughter qui suit, de la même trempe, doté de pointes rockab’ racées.
On se régale, Belgian heroe fait ensuite dans le psyché sonique et sensuel, élargit donc l’impact de ces Belges performants. Puis Belgians don’t cry met fin aux réjouissances sur une touche une fois encore sauvage, à l’énergie punk. Pour un épilogue rock’n’roll de folie, dans le ton d’une rondelle à la durée en plus idéale pour que jamais on n’en décroche.