Duo venu de Carlisle et Bristol, Misophone est constitué de M.A. Welsh et S. herbert, et pratique ce qu’il appelle un « kitchen sink folk », qu’il met à l’honneur sur ce Lost at sea qui par sa patine et la beauté de son enrobage évoque bien entendu les productions Another Record, dont il provient.
En effet, le folk de la paire est beau, lo-fi (Quite lies, mélodico-garage), infantile, dans ses sonorités, sur le début d’album (la belle amorce nommée The mystery man, ou encore I need to see sea). Le chant est sensible ou plutôt, les chants sont sensibles, la vêture sonore minimale mais de qualité et on fait même dans l’expérimental, un brin ennuyeux, sur Can’t you smile.
Dans la foulée, Broken radio, rythmé et fort de sons encore une fois ingénieux, relance la machine avec panache, puis What will become of us all? plante une cadence ralentie, des souillures lo-fi discrètes et une voix à nouveau pleine de ressenti. Le rendu s’en ressent positivement, To be alone is to be free (pas faux) faisant ensuite dans la pop-folk vive non moins convaincante et ayant en plus le mérite d’énergiser l’album. Relax suit en faisant presque dans le shoegaze inerte, c’est beau et toujours lo-fi, sans surcharge d’effet ou d’arrangements, Dead man l’instant d’après impose un folk animé mais réduit, presque, à l’essentiel si ce n’est un habillage à la fois souillé et élégant. L’acoustique feutrée de Sun is gone, sa mélancolie communicative, complètent ensuite le panel, à l’occasion d’une fin d’album un peu trop apaisée. Tel ce A brief survey of the arts, posé mais non ennuyeux, et le canevas spatial, obscur, de Quiet, peace & silence en guise de conclusion. Pour une copie sans grands défauts, qu’il faut parfois « aller chercher » mais quoiqu’il en soit probante.