Omniprésent sur la scène electro, rock et autres en tant qu’artiste solo et sous son nom aussi bien qu’avec son projet Black Strobe, avec lequel il sort son second album, ce Godforsaken Roads de belle facture, bien équilibré entre electro-rock, touches blues et re-touches country, dont une reprise du Folsom’s prison blues de Johnny Cash, dénudée, tout juste ornée de simples motifs synthétiques, Arnaud Rebotini nous revient en grande forme.
Ce n’est cependant pas le morceau le plus abouti des douze livrés et dès le début, l’electro-rock de Broken phone blues, bourru et groovy, efficace, donne une bonne idée de ce que sera ce Black Strobe: inspiré, sobre et souvent dynamique. Porté par le refrain dudit titre, on apprécie et Monkey glands suit le même cheminement, pour un rendu aussi probant. Le « mec » sait faire, et de belles pointes blues, bien jouées, agrémentent ensuite He keeps on calling me. Puis on repart dans le riff rude avec Blues fight, énième réussite d’un bon retour. Des encarts electro y trouvent leur place sans dénoter, For those who came on earth se fait ensuite plus pesant sans y laisser de sa force de séduction. Vocalement, Rebotini convainc autant dans le « velouté » crooner que dans un registre plus rauque.
Passé la cover citée plus haut, Swamp fever s’ajoute à la liste des immanquables, sur une note blues-rock racée, précédant The house of good lovin’, bluesy rockn’roll lui aussi concluant. Comme le sera Dumped boogie, fait d’un arrière-plan electro et de synthés très présents, aussi cosmiques que tranchants. Le rythme reste appuyé, on s’en « contente » amplement, à l’occasion de From the gutter, non moins racé, fatal par son refrain à l’image d’autres compos, taillé dans une electro qui jamais ne perd de son envergure et jamais n’envahit le reste. C’est bon, l’album est de ceux qu’on joue et rejoue. Going back home use de sons simples et bien amenés, bien trouvés aussi, pour parfaire l’oeuvre d’Arnaud et ses acolytes. Qui font presque dans le funky sur Boogie in zero gravity, sensuel et dansant à souhait, relevé par de brefs encarts bluesy.
Addictif, l’opus trouve ensuite son terme d’une manière probante sur Promised moon et sa voix vocodée alliée à l' »organe « normal » du leader, entre electro spatiale et notes blues gentiment torturées. Et on le rejoue, mis en appétit par un contenu auquel on aura bien du mal à trouver le moindre petit défaut…