Duo romain, Surgical Beat Bros unit Antonio Zitarelli (fondateur du projet afro-core Mombu, ainsi que du jazz-core de Neo), à la batterie, et Fabio Recchia (Germanotta Youth, No hay banda trio) à l’électronique. Le résultat de leur association, les deux musiciens s’avérant être assez « barrés », ne pouvait que se montrer déviant et singulier et c’est le cas avec leurs huit titres entre noise, math et electro, bondissants mais jamais exempts de subtilité, d’un genre à part et difficilement descriptible.
Zitarelli martèle, assène mais dans la variété de tons, Recchia balance des séquences de folie (Requiem for a cream), les morceaux prennent des atours célestes dans l’agitation, l’ornement se greffe parfaitement aux cadences impulsées par les fûts. Indomptable, l’ensemble demande une phase de « digestion », mais séduit grandement une fois l’effort consenti. Cardiac ouvre, touffu mais bien jalonné, développe même un côté tribal et on reste en phase avec le contenu même lorsque celui-ci outrepasse les cinq minutes, comme sur Techno ruzzle, saccadé, tant la mixture des Italiens accroche. Un chant, sauvage ou incantatoire, aurait accru encore l’intérêt du disque, dont le tout instrumental devient à la longue éprouvant, allié à la densité des plages jouées. Mais c’est bien fait, original à souhait, on décolle tout en opinant vigoureusement du chef (Robo wet love) et comme chez nos chéris Marvin, on se délecte de la folie sonique inhérente à l’ensemble, comme sur Donkey bong rule. Les rafales de batterie de No!, ses claviers inspirés et dérangés, génèrent eux aussi un bel effet, puis c’est le rythme effreiné de Last bag, avec ses keyboards hurlants, qui met fin à un travail commun digne d’intérêt, éloigné, faut-il le rappeler, des normes musicales et de tout registre commun.