Venu de Sydney -un groupe australien méritoire de plus, donc, avec par exemple Toehider ou Anubis-, Sleepmakeswaves en est avec ce Love of cartography à son second album, après avoir partagé la scène avec Tortoise et 65daysodstatic.
Bien imaginé, puissant d’emblée mais ne s’y cantonnant pas (Perfect detonator, appuyé, puis un Traced in constellations plus modéré bien que doté lui aussi d’un impact sonore indéniable), l’album est souvent bon, trop long aussi car combiné à l’absence totale de voix, cela a pour inconvénient de lasser, les trames post-rock mises en place étant un tantinet trop récurrentes, trop prévisibles au fil des morceaux bien que diversifiées.Le quatuor a pourtant sa marque, sa griffe, Emergent marie riffs maousses et subtilité des synthés, Great northern fait de même mais dans un climat plus ouvertement mélodieux. On ne s’ennuie pas ou très peu mais il faut ingurgiter cette oeuvre dense et non conventionnelle -c’est à la fois et très souvent un attrait, ça peut aussi décourager-, qui se démarque de façon affirmée, instaure sa puissance, sa force de frappe (The stars are stigmate) et allie le sonique et le cosmique sans fauter.
On prend donc, on se dispensera des interludes sans réel intérêt (A little spark), How we built the ocean confirmera la bonne impression de départ, entre riffs lourds et capacité à faire dans le spatial, à élaborer des sons élégants, à insérer, aussi, des éléments electro discrets.
En fin d’album et après Something like avalanches, finaud mais à l’arrière-plan menaçant, un haut perché Your time will come again se fait ensuite plus leste, pour s’achever sur une note à nouveau apaisée, à l’image d’un opus de belle facture même si un peu longuet.