Quatuor lillois capable d’envoyer sévèrement le bousin, d’une façon apparemment foutraque mais bien plus maîtrisée qu’il n’y parait, Shiko Shiko apporte la preuve sur ce Best new bestiole, premier album auquel je m’attaque, allez comprendre, plus d’un an après l’avoir reçu, d’une singularité qui permet ici un résultat brillant et déglingué, entre rock, noise et electro. Ca braille, ça pose le jeu, ça « orchestre » avant de retomber dans des penchants braillés (Let’s go to Pyongyang and kill a bunch of people, tout un programme…), énergie, inspiration et explosivité président dès D.P.M.M.P.D. qui ouvre les hostilités.
Surprenant, le panel de sons créés étaye efficacement des morceaux rageurs, délirants mais cohérents en diable, qui cognent autant qu’ils font remuer les gambettes. On est presque avec les Nordistes dans un genre nouveau, hybride, qui se moque des conventions et fait un bien fou. Euphorisantes (Pandanosaure), mêlant les chants et défouraillant à tout-va, les neuf chansons de l’opus, à l’heure où le groupe bosse sur du…neuf, justement, sont certes versatiles dans leurs humeurs -il faut suivre-, mais si accomplies, les ingrédients musicaux si bien amalgamés, qu’on succombe à cette mixture bouillonnante. Christmas war et ses cordes à la Cheveu couplées à des grattes dures comme du silex fait à son tour sensation, balance une electro-noise wild et dans ses pas, Eleven turtles in the pond and two in the rock bourrine agilement, breake et se termine sur une cadence saccadée dotée de synthés encore une fois bien joués.
En fin de parcours, Masca masca instaure une base plus posée, classieuse, mais l’orage menace sans que l’ambiance, cette fois, ne dérape complètement. On reste dans l’euphorie à peine mesurée, pour un rendu non moins probant, et Firefox 330 000 conclut l’affaire, rondement menée, de façon à la fois kraut, cosmique et trépidante, toujours dans ce feu d’artifice de sons ingénieux et en imposant ça et là de belles embardées mélodiques suivies de giclées nettement plus soniques.