Le label Mexican Summer constitue un gage certain de qualité, mieux: une certitude de non-conformisme dans le contenu de ses « poulains ». C’est donc le cas pour les Chiliens de La Hell Gang, dont le second album appelé Thru me again génère un voyage mental haut perché, la « faute » à huit morceaux dont l’apparente quiétude n’a d’égale que l’addiction qu’ils peuvent générer.
S’ils se déploient assez paresseusement, les essais de ce disque hanté happent le quidam et impriment un climat digne de Black Angels un poil « allégés ». L’enchaînement fatal Inside my fall (peut-être, et on ne s’en plaindra aucunement, l’un des morceaux les plus « Black Angels » du disque)/Her way has come/Sweet dear pose un mid-tempo aux pouvoirs psyché saisissants. Imprégné de leur plânerie intense, on « subit » ensuite avec délices le rythme plus vivace de The beginning remains the end, dont la durée plus importante n’entrave nullement l’excellence. Le morceau gagne en intensité au fur et à mesure de sa progression et assène de bonnes vieilles rasades soniques, au point de nous faire complètement oublier l’absence totale de chant.
Peu importe, d’ailleurs, tant le rendu est réussi et renoue dans la foulée avec un canevas lent et génialement répétitif (Everywhere I go). Avant de s’agiter à nouveau sur Last hit, digne lui aussi des Anges Noirs et d’une scène chilienne « psyché » apparemment de plus en plus chargée.
Les mecs de Santiago épaississent leur discours à l’occasion de What you want you got it, puis replongent dans leurs cheminements flemmards à l’attraction étonnante sur leur terminal et bien nommé So high. Tout leur réussit et si on pense immanquablement à l’ « inspirateur » cité plus haut, Thru me again captive et permet la découvert d’un trio de choix, qui plus est exotique de par sa provenance.