Cerebral Ballzy, de Brooklyn, sort son second album, Jaded & faded, avec aux manettes David Sitek de TV on the Radio, et sur le label de Julian Casablancas, le chanteur des Strokes.
Il y a là de quoi interpeller et le contenu, d’un punk-rock rageur et mélodique, convainc dès la première écoute. Ses treize morceaux justement un peu plus « cerebral » que stupidement et gratuitement frontaux, « sonnent excellent », comme se plairait à le dire le frontman de Cheveu, et Another day entraîne dans son sillage une palanquée d’autres pépites énergisantes. On breake intelligemment pour ensuite relancer la machine, des plages très courtes assaillent directement (Parade of idiots, Speed wobbies et ses airs de Beastie Boys des débuts) et l’efficience est de mise. Tubesques à l’image de Better in leather, nombre de titres font la différence et l’ensemble est cohérent, compact et offensif. Les riffs pleuvent et animent un opus parfois plus mesuré (Lonely as America, très bon).
Décrit comme plus mélodique que le premier opus du groupe, Jaded & faded transpire la fougue pensée ou plus directe, évoque aussi le meilleur de Bad Religion et marie avec succès élans plus mélodiques et élaboration musicale certes énervée, mais mesurée sans y laisser son impact (Off with your head). C’est bon, très bon et on a ici l’intelligence de varier les rythmes, les trois-quarts du temps up tempo, sinon alertes. Ce sera le cas entre Pretty in the city, fonceur, et Be your toy, plus « sage ». Et dans la foulée, All I ever wanted fermera la marche de façon probante et plus saccadée, avant qu’on ne rejoue un disque ne présentant aucune faille dans un format certes déjà très pratiqué.