Evènement largement « implanté » , les Scènes d’été de Beauvais promettaient pour la première de leur quatre dates estivales puisque les Têtes Raides de Christian Olivier étaient conviées à les inaugurer, flanquées de La Mauvaise Foi en première partie.
Laquelle, dans un registre chanson chantée en Français, n’allait que très passablement soulager la « douleur » d’une défaite vieille de quelques dizaines de minutes face aux ennemis teutons en coupe du monde, en jouant un set sans réel envergure, prévisible. A ce registre maintes et maintes fois rabâché, il importe d’amener de la fantaisie et/ou de la rudesse, autre chose pour résumer et le groupe local aura failli dans cette entreprise. Sans être foncièrement mauvais, il n’aura que très peu, voire aucunement, surpris une assistance encore malingre à son arrivée sur scène.
Les Têtes Raides
Les Têtes Raides
Dommage, donc, même si les Têtes Raides se chargèrent de compenser, provisoirement et tout au moins en leur début de set, étonnamment rock et presque « Viragoesque » par instants, une ouverture moyenne. On se mit alors à espérer une tranche de rock vigoureux, mais les auteurs de Les terriens, dernier album en date, se sont contentés d’alterner ennuyeux (Ginette, tristement « festif » et fédérateur pour les amateurs de musique rangée) et instants dédiés à un rock plus rageur, malheureusement plus épars.
Dommage, une fois encore, quand on voit à quel point le groupe est bon lorsqu’il lâche la bride et impose des plages sauvages qui, couplées au verbe souvent intéressant de son leader, lui permettent de se démarquer.
Malgré cette retenue -musicale- trop prégnante, le public isarien, fourni, danse et gesticule, plébiscitant de façon unanime et parfois entièrement familiale ce concert selon moi inégal ou, en tous les cas, trop mesuré. Ceci en dépit d’une incontestable adresse dans le jeu et l’écriture, et d’une variété de ton qui si elle privilégie l’assagi, permet tout de même à l’arrivée une prestation complète et cohérente dans le contenu. Dans l’attente de la venue des Buttshakers, récemment très performants lors d’une soirée Saint-Quentinoise initiée par l’association Bang Bang!
Photos William Dumont.