Projet rennais, instigué par Ghislain Fracapane, Mermonte en est avec Audiorama, au titre parfaitement descriptif du contenu, à son second album. Il s’y enhardit, en même temps que son horizon sonore et collaboratif s’élargit, et livre une pépite qui oscille entre post-rock fiévreux (Karel Fracapane, superbe), pop-folk de toute beauté (Fanny Giroud et ses airs de François & the Atlas Mountain), et pop vive, chatoyante, ornée comme de coutume de sons enivrants (Gaëtan Heuzé). Ceci après une belle intro, vaporeuse, intitulée Jérôme Bessout.
Le moins que l’on puisse dire est que le Breton, et ses « aidants », réussissent dans leur entreprise , expérimentent même sur André Ludd en lorgnant du côté des musiques répétitives et contemplatives (avec sur ce titre, toutefois, un intérêt limité), et font montre d’une grâce instrumentale saisissante (le bien trop court Mathieu Rouet, seul « creux » de l’album avec la plage précédente).
Plus loin, la magnificence de Cécile Arendarsky, entre douceur et intensité, ses chemins de traverse et ses mélodies célestes, puis ce Angélique Beaulieu alerte, créatif dans le décor et encore une fois mélodiquement parfait, creusent joliment le filon d’un territoire musical personnel. Des climats orageux épicent une oeuvre qui, sans ce nerf, aurait perdu en intensité. Ils font d’ailleurs la sève de Cédric Achenza, morceau suivant lui aussi bardé de sonorités du plus bel effet. Musical au plus haut point, Audiorama prend fin sur Florian Jamelot, d’abord serein puis plus troublé mais sans jamais se désunir d’une élégance surprenante.