Légèrement apaisé à la sortie de In and out of youth and lightness, le Young Widows d’Evan Patterson, Jeremy McMoNigle et Nick Thieneman retrouve avec ce Easy pain une intensité de tous les instants ou presque, et cette atmosphère oppressante qui le caractérise. Parfois leste et lancinante (Godman puis un Cool night plus saccadé), celle-ci est l’une des constantes du groupe, mais les mecs de Louisville en varient les atours. Ils la font par exemple plus vive sur Kerosene girl, belle réussite à la tension permanente, émaillée de quelques ouvertures mélodiques dans le décor sonore. Le premier volet de l’album s’en tiendra tout de même à des morceaux lourds, taillés dans une noise opaque (Doomed moon), exigeants, éprouvants même mais de belle facture.
Gift of failure haussera le rythme, le déluge sonique maîtrisé sera toujours de mise, la symbiose entre les instruments aussi, et on prendra goût à ces raclées administrées par le trio, dont le King sol souffle même un vent psyché de bon aloi de par son côté répétitif.
Enfin, The last young widow proposera un propos plus « lumineux », si l’on peut dire, jamais exempt toutefois de penchants angoissants et, au delà de ça, entêtant lui aussi par la réitération de ses motifs. Tout comme un album détenteur de l’identité, reconnaissable, des protégés de Kevin Ratterman (My Morning Jacket), producteur de cette pièce sans défauts.