Trio de San Diego, Radio Moscow en est avec Magical dirt à son quatrième album. Il continue à pratiquer un blues-rock dont émanent les bases du hard 70’s, des éléments psyché et un soupçon de Delta blues.
L’alchimie est bonne, on s’y croirait et une rythmique souple et vive couplée à des guitares agitées, volubiles, plantent dès So alone les fondations d’un groupe qui maîtrise son sujet. Voix aiguë, morceaux aussi massifs que plus déliés, mainmise dans l’exécution permettent un résultat enthousiasmant, parfois même trépidant (Rancho tehama airport), qui part à l’occasion dans de fines embardées psyché (Sweet lil thing), subtilement troussées, empreintes de ce delta blues d’époque. Les saccades rythmiques de These days, entre autres, ou ensuite de Bridges, donnent du volume à l’album, aux dix titres irréprochables. Des riffs aux éclats funky le consolident, une belle énergie d’ensemble aussi. Qu’il se fasse « mental » (Gypsy fast woman) ou plus débridé (Got the time), Magical dirt se situe au top du genre auquel il est affilié et que Parker Griggs et ses deux acolytes n’ont de cesse de développer. Ses clins d’ oeil au passé et ses beaux ornements (le terminal Stinging) le parfont, pour en faire au final un opus de choix.