Paire belgo-parisienne, The Dukes ratisse large d’un point de vue genres, s’est doté d’une identité visuelle bien assise et a pour base un rock aussi mélodieux qu’impétueux. Ayant déjà créé la surprise avec Victory (2011), il récidive avec le pétaradant Smoke against the beat et ses douze titres qui, instantanément, filent la pêche et font dodeliner vigoureusement de la tête.
On y trouve d’ailleurs une palette large, qui sollicite d’abord la pop-folk aux mélodies parfaites (Just in case), rugueuse, pour aboutir à un Genius apaisé mais porteur, tout de même, de traces lo-fi/noisy.
Entre les deux, chacun des titres livrés aura envoyé comme il se doit, entre le rock franc de Smoke against the beat et l’apport conséquent des claviers à Daisy’s eyes, superbement mélodieux, puis Alright, power-pop exemplaire. Voilà en ce qui concerne le début du disque, qui nous régalera en suite de coups de boutoir rock’n’roll-blues (Black hole love) et justifiera la devise de Shanka et Greg Jacks; « sweet songs with unsweet sounds ».
On s’ennuiera quelque peu sur le début de Gold digger, commun même si bien joué, bien conçu, qui sauve largement la mise grâce à une fin orageuse. Puis The great escape (pas celle de Blur, sans faire injure aux excellents brit-poppeux anglais) insufflera de la sensualité dans le chant au milieu d’un rock tendu aux voix associées. Dans ces conditions et compte tenu de la diversité cohérente de l’opus, on reste en phase, d’autant que la pop-rock aux reflets folk épars, alerte, d’Alive, fait à nouveau pencher la balance du bon côté. Et qu’un The tyrant débridé appuie sur la pédale rock teigneux, riffant, sans omettre les mélodies qui font elles aussi l’attrait de Smoke against the beat.
Enfin et à l’approche de la conclusion assurée par Genius, on a de nouveau droit à ce rock agité, à l’impact non sans style (Don’t die a copy), qui se fait de nouveau entendre, façon up-tempo, sur The grey people, fonceur et furieux. A l’instar d’un album sans temps faibles, taillé dans un rock moderne et ouvert, jamais trop dispersé.