Pour la « der » de la 106 Experience, dédiée aux groupes régionaux, le 106 de Rouen permettait à trois formations rock à souhait de fouler les planches de son club et sans plus tarder, This is pure violence et sa pop noisy/lo-fi hyper classe se mettait en évidence par la qualité de ses titres aux relents 90’s délectables. Mélodies guillerettes défigurées par des chemins de traverse qui évoquent entre autres Sonic Youth, pour le bruitisme -on pensera aussi à Yuck pour ces jolies ritournelles-, voilà un quatuor qui je l’espère prolongera ses apparitions live et donnera de l’ampleur à ses sorties discographiques (pour l’heure disponibles sur Bandcamp), en créant d’autres merveilles tel ce Sparkles étincelant.
Chalet
Chalet
Passé ce set qui fera largement écho aux aficionados des 90’s, MR Garisson et son garage-punk/rock’n’roll allait à son tour générer une prestation marquante, jouée pieds au plancher (See your eyes) ou de façon plus leste (In my head), en tout cas avec une belle intensité et sans fioriture aucune. Un enchaînement de morceaux courts et efficaces, à l’image de la venue de ces trois briscards élégamment déguisés sur la scène du Club 106.
Aussi attrayante que foncièrement rock et de surcroît déjà variée dans les genres, l’ Experience du soir allait connaitre un final expérimental, noisy aussi, aux durées étirées, avec Chalet. Dont la série d’instrumentaux dissonnants, entre noise et psyché pour situer laborieusement, crédite grandement ses géniteurs, entre excès soniques et accalmies bien placées, un peu, aussi, à la manière de Sonic Youth finalement. S’ensuivra l’excellent Into the tide et ses quinze minutes, entre autres réalisations ici encore sans faux semblants ni penchant mainstream préjudiciable. Et d’autres plages plus brèves et tout aussi captivantes, qui viendront parfaire l’initiative décidément ingénieuse qu’est cette 106 Expérience.
Photos William Dumont