Bordelais, Billie Jumble fait dans la « blue jazz pop » et sort avec Antidote, bien nommé dans le sens où il pourrait constituer un bon remède à la morosité, son premier EP, fort de cinq titres.
Bien exécuté, le disque donne d’emblée le la avec un vivace Anyone, voix jazzy et instrumentation pop-rock dotée d’une belle rudesse dans les guitares. L’entrée en matière est bonne, la voix est à l’avenant, trop peut-être tant elle s’avère mesurée, « polie », et l’atmosphère plus ouvertement jazzy d’ Apology s’avérera plus ennuyeuse bien que de qualité dans sa texture. Simplement trop prévisible, trop basée sur le ressenti, on lui préférera ce Antidote plus sautillant, plus groovy, lui aussi bien ficelé. Et dont émane un air d’Elysian Fields plaisant. Piano et guitare racés, rythmique souple et voix élégante s’acoquinent pour un résultat probant et dans la foulée, Bad behavior démontre…un bon comportement. Marqué par une batterie stylée, aussi présente que feutrée, le titre exhale des effluves jazzy-pop gentiment mises à mal par l’instrument de Jérôme Gody et bien ornées par le piano de Quentin Marquet.
Enfin, ça swingue avec brio sur Marilyn, au charme certain et aux élans bluesy -l’usage du Français est cependant contestable- et si on déplore le manque de plages réellement audacieuses, mordantes, les cinq chansons d’Antidote sont au final suffisamment crédibles pour distinguer Billie Jumble.