Artiste délibérément solo venu de Leipzig, Peter Piek s’essaye à une pop aux abord multiples, souvent sensible (on notera le filet de voix, presque fluet), que Cut out the dying stuff, son troisième opus si je ne fais erreur, rend parfaitement.
Le talent du bonhomme lui permet de réussir quel que soit le chemin emprunté et de plus, il fait dans la simplicité en réduisant son propos musical à l’essentiel. Il part de belles plages folk apaisées mais évocatrices (Girona pour débuter, le magnifique Cut out the dying stuff ensuite, plus vif, plus poppy), fait dans l’atmosphérique à la Thom Yorke (Left room, lui aussi enchanteur).
Plus loin, il utilise l’allemand sur une pop étincelante, vive et rude (Analyse), puis impose une folk patinée, de caractère, sur Ti O O, animé par des percus agitées. Si le contenu retrouve une certaine tranquilité dans la foulée (Green, avec l’aide chantée de Nanna Schannong), une electro discrète met en branle un Alive lui aussi émotionnel, superbe. Puis ce sont les sursauts rock de Painting a line qui le distinguent, suivis par un If this is the end plus nerveux encore, bien breaké par des parties tranquillisées.
Excellent, l’opus ne réserve que des belles surprises, confirmées par la pop encore une fois scintillante, alerte, de Live forever. La fin tenant en un Leave me alone dépouillé mais bien orné et un Brooklyn lullaby du même tonneau, ce dernier alliant sons clairs et arrière-plan sombre de belle manière.