Plébiscité pour ce second album, Salad days, la Canadien Mac Demarco commence…par nous y ennuyer avec cette coolitude récurrente dans ses morceaux, façon Pavement dans le chant d’ailleurs, et dans ce rythme indolent, sur l’introductif Salad days. C’est ce qui fait le charme de l’amorce, avant ce recours régulier à la douceur, lo-fi dans le son, tout de même.
Passé la phase « langueur », on s’éprend justement de ce ton flemmard, des décors sobres mais chatoyants (Blue boy), de ces motifs sonores sans « gras » (Brother). On attend pourtant en vain l’étincelle supplémentaire, le surplus de vigueur qui donnerait une envergure supplémentaire à l’album, alors on se raccroche à une poignée de titres charmeurs, avenants, tel ce Let her go un peu plus « sautillant ». Let my baby stay impose une trame folk tranquille, Passing out pieces se pare d’un orgue à l’apport simple et décisif.
Ailleurs, mélodies soignées (Treat her better) et guitares cristallines, lascivité dans la cadence (Chamber of reflexion) étayent une oeuvre à laquelle on prend goût, mais dont on peut tout aussi bien vite décrocher eu égard à son côté ouaté parfois irritant, frustrant. Mais la qualité des chansons, leur interprétation déliée, justement, incitent à prolonger l’écoute et génèrent un effet de détente appréciable. Qui prendra fin sur Jonny’s odyssey, aérien, gentiment psyché, et nous laissera, à l’issue, avec un sentiment mitigé.