Après le choc Eli « Paperboy » Reed, l’Ouvre-Boite de Beauvais avait à son affiche un autre nom…de renom puisqu’Alela Diane avait l’opportunité d’y faire entendre sa somptueuse voix. Avec comme accompagnant le superbe projet picard, isarien plus précisément, Old Moonshine Band qui se produisait également en début d’après-midi dans ce même ASCA pour un goûter-concert.
Le tarif étant fixé à…3 euros pour les 15-25 ans détenteurs de la carte Cursus, la salle était déjà bien garnie (continuez jeunes gens, l’Ouvre-Boite mérite qu’on le fréquente!) pour le magnifique répertoire du Old Moonshine Band, basé sur des reprises old time, bluegrass et folk irlandaise jouées avec un bel entrain et, surtout, à l’aide d’instruments « d’époque » tels le fiddle ou la washboard. Une cover de Ten Years After, tirée du fameux « Ssssh« , étayera un set dont la qualité et l’originalité, l’esprit aussi, valident la pertinence d’un groupe précieux, sans équivalent dans le genre. Passionné, qui plus est, et porteur d’une amitié productive.
Alela Diane
Alela Diane
Bien belle ouverture donc, suivie d’une courte attente avant le concert dénudé d’Alela Diane, au filet de voix époustouflant accompagné d’un jeu de guitare lui aussi sans artifices, à la vérité salvatrice. Certes, il n’y ici rien de réellement emporté, mais assez de beauté et de variations dans les ressentis, dans les humeurs, pour plonger l’assistance dans une écoute quasi-religieuse. L’émotion de la Dame de Portland, à la maternité récente, et l’intensité du moment, bien que bref dans sa durée, suffisent à le rendre marquant. On regrette cependant qu’il n’y ait pas plus de remous, de sursauts sonores et vocaux, qui viendraient troubler la relative sagesse du propos. Mais on passe en dépit de cette lacune un temps appréciable, dédié à la folk et qui aura pour effet de remettre au goût du jour, ou de susciter la découverte, d’un domaine musical à la richesse insondable.
Photos William Dumont.