Duo poitevin/parisien, Coffees & cigarettes bénéficie de l’inventivité de Renaud Druel comme auteur, compositeur et interprète. Eloïse Gomez l’appuie au violon et ensemble, ils jouent un « hop’n’roll » en français qui groove et claque. On pense à Dyonisos pour l’inspiration fantaisiste et l’album, London Western, n’ennuie que rarement quand bien même la méthode a déjà été mise en application ailleurs. Le duo fait d’ailleurs preuve de personnalité dans le procédé et mêle les styles avec à propos.
Après un Prologue où l’instrument d’Eloïse se distingue déjà, qui scratche et met aussi en relief une instrumentation vive, on oscille entre chanson rock énervée (Archibald) ou cadencée (Jesse Juice), sur fond de textes relatifs à la BD ou au dessin animé, hip-hop orné…au violon évidemment (London western, Magicienne abracadabra) ou trame funky (Douce). C’est parfois un peu convenu, trop « chanson », mais souvent bien ficelé, doté d’assez de nerf pour éviter l’ennui rédhibitoire qui naît de la chanson. Ca fusionne justement, le verbe est plutôt bon et si la rudesse rock qui accompagnait l’opus se dilue sur la fin, on y trouve du groove (Gang des 4 assassins), ou encoredu slam enfin digne d’intérêt, éloigné des penchants déviants inhérents au genre.
Enfin, des riffs épisodiques, mais rudes, animent un dernier titre qui conclut bien l’affaire, représentative d’une identité bien posée, que l’usage de la langue de Molière ne dénature pas car porteur de mots habiles et imaginatifs.