Destin, c’est tout d’abord l’affaire de deux personnes, Louis Georget et Alexandre Delilez, accompagnés sur scène par trois autres Destinés. C’est, aussi, une belle adresse à surfer sur la vague d’une pop française aux relents rétro, simple, aux paroles tellement lisses qu’on zapperait l’ensemble à la première écoute.
L’amorce de Le soleil brille nous y incite, mais la légèreté poppy de Destin nous en dispense et à force d’écoute(s), on adhère finalement pleinement à un EP brillant, que ce morceau inaugure donc de façon aérienne, un peu à la Air si on y soustrait l’ennui généré par les versaillais. On attend néanmoins que ça décolle et le groove 80’s de Mirage (L’amour sur la plage) satisfait l’attente en même temps qu’il renforce la démarche des parisiens. Des volutes de claviers sans gras étayent eux aussi le propos et cette fois, c’est de l’allant rock qu’on espère, bien que réjoui, déjà, par ces deux plages assez entêtantes, auxquelles on revient presque malgré soi.
Le niveau grimpe encore d’un cran à l’occasion de Le premier pas, au délicieux parfum de nostalgie scolaire et/ou amoureuse. On reste dans le dépouillé, les synthés et la voix gentiment détournée apportent un plus et là encore, ça fonctionne à plein. On reste attentif, d’autant que se profile La voix de Dieu, au refrain imparable, avec, une fois de plus, des claviers bien distillés et un peu -pas assez- de rudesse rock amenée par des riffs épars. On pense à Daho, et l’écoute se termine, avant de réenclencher « play », sur une dernière petite pépite pop intitulée Adelaïde. Légère et entraînante, une ultime chanson qui tout en confirmant la naïveté du texte, assied la crédibilité d’un groupe qui souffle ici un vent de fraîcheur rétroïdo/moderne approuvé sur le créneau pop hexagonale.