Il est des retours qui réjouissent et celui de Carnival in Coal, pour les 15 ans de son album Vivalavida, en était. Le groupe amienois au métal loufoque et largement hybride foulant en l’occurrence les planches de la Lune des Pirates, précédé par Infected Society et les nordistes de Colossus.
L’évènement allait donc débuter par une mornifle grindcore paraphée Infected Society, dont la série de morceaux courts et braillés, efficaces, immuables ou presque, crédite les locaux. Un groupe à prendre en compte, qui « blaste » à tout-va et…gagnerait peut-être à nuancer de temps à autre son registre.
Carnival in Coal
Carnival in Coal
Il n’empêche, l’apparition fut percutante et dans la foulée, c’est un sextet venu de Noeux les Mines -belle surprise- qui se mit en évidence en pratiquant un « moderne death metal » aux confins d’influences diverses, complexe et souvent massif. Un patchwork individuel entre black et death métal, grindcore et deathcore, chanté à deux voix qui se complètent ou se répondent, à l’impact marqué. Là encore, on fait peu dans la nuance mais l’ensemble est bon, singulier et le sextet marqué par une présence féminine à la guitare mérite de toute évidence le détour.
Quand bien même le public venait pour Arnaud Strobl et son « CIC » renouvelé, étayé par des musiciens locaux aguerris dont l’excellent Romain Caron, l’amorce s’avéra estimable. Il n’y avait donc plus qu’à jouer l’album phare, Vivalavida, après une montée sur scène déjà acclamée comme il se doit, au son de…Nuit magique de Catherine Lara. C’est dire le délire de la clique, parfaitement représentatif de la disco du groupe, entre reprises et compo et, surtout, dans un mélange des genres qui peut allier parties zouk ou funk et beugleries endiablées, et encore je résume tant CIC a pour principe l’absence de limites dans le brassage…
Une cover du Maniac de Sambello viendra conclure ce moment génial mais avant ça, la superbe alchimie née de Vivalavida aura réjoui un public bien chaud, remonté, heureux tout simplement. Arnaud, au micro, faisant étalage d’un sacré panel tandis que les excellentissimes morceaux dudit album, agrémentées entre autres de plages funky addictives, produisaient un effet monstre. Le carnet de route n’a pas vieilli, l’inventivité est de mise, la symbiose est affirmée. On n’en rate pas une miette et on félicitera Nao Noïse d’une telle initiative, tout en se délectant d’un set à la fois subtil et rentre-dedans, à vrai dire magistralement positionné entre les couleurs et sonorités musicales. Vivalavida!
Photos William Dumont.