Oslo Tapes est le projet de Marco Campitelli, multi-instrumentiste s’illustrant déjà, notamment, chez les post-rockeux de de The Marigold. Avec l’aide d’Amaury Cambuzat, membre d’Ulan Bator et boss d’Acid Cobra Records, à la production, et d’une pléthore de musiciens italiens venus de formations méritoires, il pratique sur cet album un rock aussi post, superbe (Crocifissione privée) que noise et enjolivé de façon déviante par un panel instrumental élargi (un plus que bon Alghe en ouverture).
Doué, doté d’une capacité à créer qui lui permet le meilleur, l’Italien fait feu de tout bois, sa clique envoie du riff sévère sur Attraversando, lourd et narratif. Brut et introspectif, l’opus exhale sa tourmente et l’apaise en certains passages par des accalmies sereines (Distanze, folk et dépouillé, le calme trompeur d’Impasse). Parfois, trouble et quiétude voisinent (Nel vuoto) pour le meilleur. Des atmosphères post-rock (Imprinting) se confrontent à des vagues instrumentales impétueuses, plus loin c’est une trame shoegaze qui distingue Oslo Tapes, décidément passionnant.
Le ressenti presque communicatif du contenu, l’habileté dans la juxtaposition de colorations musicales différentes, la beauté des motifs sonores (Marea) en font une pièce majeure. Sa puissance aussi (Les élites en flammes, littéralement…enflammé), et il sait transporter, dépayser, pour inciter à l’évasion (Elogio).
Enfin, le parcours trouve son terme sur le Crocifissione privée évoqué plus haut, à l’issue duquel pointent des sentiments contradictoires, à l’instar d’un opus basé sur cette dualité parfaitement ajustée entre les états.