Duo isarien, Shining Box peut se targuer de posséder une identité propre, dégagé de toute influence par trop décelable si ce n’est la littérature, le cinéma et la bande dessinée.
Entre modernité et parti pris vintage, Jon (basse/voix/looper) et Julien (batterie/pad/harmonica) trouvent un équilibre et leur concept enfante des morceaux electro-rock groovy, appuyés par un looper qui complète avec efficience un rendu déjà crédible sur le céleste et alerte, dans le même mouvement, Ya wanna. Premier véritable morceau qui fait suite à La quête intemporelle, « présentatif », et que relaie Flim flam, groovy et saccadé, des interludes assurant la continuité de leur trame.
Sur Shining song part I, minimal et animé par des sons futuristes nés de la créativité des deux hommes -et des voix féminines-, on retrouve la patte du groupe, à part, qui fait toute la sève de l’album, puis All the pages se déploie de façon lancinante, orné de sons enfantins. Le territoire musical ainsi créé retient l’attention, les soudaines sautes d’humeur du morceau également.
La seconde partie confirmera cette qualité, avec dans un premier temps le délirant mais cohérent Doggy cat strut, exercice hybride concluant, avant la part II de Shining song, très cinématographique à l’image d’une partie du contenu. Et que suit Try, à la vigueur punky, truffé de sonorités synthétiques bien imaginées. Un titre qui secoue gentiment le train-train finalement assez tranquille du disque, que sa singularité suffit malgré cela à rendre probant.
Enfin et après un encart une fois encore cinématographique (La quête continue), Don’t steal Aldous (live in Economat city), rageur, fonceur, valide avec une énergie qu’on aurait aimé plus régulière encore, mais évidemment bienvenue, la valeur d’une rondelle imaginative et bien ficelée.