Superbissime affiche que celle du festival Bang Bang! #4, jugez donc: d’abord les mordants Twin Twisters, régionaux de l’étape. Dans la foulée, Kid Congo and the Pink Monkey Birds, dont le leader joua avec les Cramps, The Gun Club ou encore Nick Cave et ses Mauvaises graines. Puis Har Mar Superstar et sa soul-rock de classe et pour finir, les tout simplement légendaires Fleshtones.
Immanquable et suivie par une assistance fournie, au sein de laquelle se tenaient bon nombre d’ « anciens », la soirée allait de plus démarrer de façon acérée avec les Twin Twisters, constamment performants, et remontés, dès lors qu’ils foulent des planches. Leur sommaire d’obédience rock’n’roll dopé au blues, assorti d’une reprise débridée du Folsom’s prison de Johnny Cash, assurant une ouverture pleine de brio, idéale.
Har Mar Superstar
Har Mar Superstar
Belle performance, d’autant qu’il incombait à la paire Cechosz/Gratien de précéder Kid Congo & the Pink Monkey Birds, dont la prestation compacte, bien que courte, stylée aussi et sans fioritures dispensables, déjantée façon The Fall, aussi, en certains endroits, allait parfaire la soirée. En vieux briscards, le Kid et ses acolytes, aussi sauvages que sulfureux mais aussi subtils dans leurs ornements sonores, se sont offerts un concert de nature à faire mordre la poussière aux jeunots, et on verra plus bas qu’ils n’ont pas été les seuls. Avec en plus de ça, une belle authenticité.
A l’issue, Har Mar Superstar et ses plages cuivrées intenses ou sirupeuses s’est lui aussi mis en évidence en imposant un mix soul-rock des plus avantageux, soutenu par un trio de musiciens qui abat sa besogne avec maestria. Le pitre génial de St.Paul faisant preuve d’originalité, dans un genre qu’il parsème de séquences electro bien amenées, qui étayent comme il le faut un set lui aussi captivant. Avec un groove certain et une voix bluffante, le tout s’avérant dansant et entraînant, bardé de morceaux de haute volée.
Il nous restait alors à accueillir les Fleshtones, vedettes de la soirée et qui eux, nous ont administré un gig à l’énergie juvénile, possédé. Une conclusion mémorable, tranchante et rythmée, portée par une unité évidente, un jeu de scène rodé et, est-il besoin de le rappeler, une pléthore d’hymnes imparables. Un rock teinté de rhythm’n’blues, de rockab’ ou encore d’énergie punk, et une belle communion avec le public, où ils se rendront d’ailleurs à plusieurs reprises. Le tout servi par un son rugueux, un esprit « primaire » qui évite le superflu, pour un final que nous garderons en mémoire, dément et étonnamment vital s’agissant de ces « vétérans » hautement compétitifs.
Photos William Dumont.