Espagnol, de Valence plus précisément, Betunizer est un trio de « noise groovy », marqué par le punk ou le post-hardcore, qui doit autant à The Ex qu’aux Talking Heads ou encore Jesus Lizard.
Gran Veta est si je ne m’abuse son troisième disque, et synthétise de façon intéressante les courants explorés. Brut mais presque dansant, saccadé et/ou direct (Ford carillada en ouverture, gros groove de basse et chant façon…The Ex, excellente intro donc), il impose aussi le chant dans la langue de Cervantes, et réjouit son auditeur quarante minutes durant, que ce soit par des riffs durs et secs (Aleluya) que par cette basse bien en vue (Acaricia tu tema) et, au delà de ça, par l’imbrication ajustée de divers styles. Une touche d’exotisme digne encore, de la troupe à Arnold de Boer, parcourt l’album et accentue le dépaysement qui accompagne ce rock tranchant.
Le « lourd » et le groovy s’accouplent jouissivement (Talco y bronce), les manches à quatre ou six cordes se montrent loquaces et efficaces et Gran Veta remet au goût du jour les groupes ibères, ce qui m’évoque soudainement Seguridad Social, groupe rock issu des 90’s et de…Valence lui aussi. On appréciera également les plages vives (Pantera pura), de même que les soudaines sautes d’humeur rythmiques qui jalonnent la rondelle. Laquelle met en lumière, du coup, un label Espagnol de toute évidence recommandable: BCore Disc.