Repéré en 2007 grâce à « Mange-disque« , son premier opus en formule trio, ALB alias Clément Daquin, désormais seul maître à bord, enfante ce Come out! It’s beautiful taillé dans une pop plutôt guillerette. Le comparse de Yuksek habille celle-ci de vêtures diverses, délirantes et exotiques parfois (Golden chains), en tout cas immanquablement euphorisantes.
Dès lors, inutile de chercher à endiguer ce flux d’inspiration, d’idées aussi simples que géniales qui colorent cette pop mélodique, vivifiante (Hypoballad), doucement acidulée (She said). Et que des sonorités issues d’un éventail instrumental ouvert paillettent avec panache. Ici on fait la nique aux Strokes (She said, encore), plus loin on appuie sur le champignon rock (Brand new start, bel intitulé qui aurait tout aussi bien pu décrire l’oeuvre dans son ensemble). Les intermèdes Nature synthétique sont eux dispensables, mais n’entravent en rien l’avancée d’un artiste étonnamment doué, qui instaure aussi, en plus de ses sons biscornus, des voix associées « façon Bewitched » qui crédibilisent d’autant plus son travail (Golden chains).
Qu’il pose le jeu (Never miss you), se fasse psyché (Whispers under the moonlight) ou s’appuie sur des sautes d’humeur soudaines et une certaine « loufoquerie » (Ashes), ALB suinte la classe et parvient à ne pas se disperser. Il fait mouche à chaque titre, relifte la pop 80’s et/ou futuriste (Oh! Louise) avec brio ou impose le groove de la basse, irrésistible (The road), pour finir sur Take advice (from the mirror), à la fois spatial et nerveux. Pour, au final, offrir un opus bluffant de qualité, à classer parmi les « découvertes », si l’on peut dire, les plus significatives de la scène rémoise et bien entendu hexagonale.