Membre des Walkmen durant treize ans, Peter Matthew Bauer s’essaye également à l’effort solo, Liberation! constituant son premier effort dans ce cadre. Autobiographique, l’album aborde la thématique de la croyance et livre onze morceaux doucement lo-fi (Shiva the destroyer), à l’enrobage folk et/ou rock. Des voix « jeunes » l’introduisent (un magnifique I was born in an Ashram folk assez chatoyant en ouverture) et l’artiste met du nerf rock (Latin american ficciones) dans son ouvrage. Le tout de façon clairement lo-fi donc, ce qui génère un beau contraste entre la beauté du propos et cet habillage plus souillé. Une mélancolie prenante l’habite (Fortune tellers) et comme chez The Walkmen, Bauer sert un ornement sobre et qualitatif. Le ton général évoque en certains endroits l’acoustique du Stoned & dethroned des frères Reid, ou un folk-rock agité mais néanmoins élégant (Liberation!).
Il va sans dire, donc, que le rendu est bon, personnel, dépouillé aussi (Scientology airplane conversations). Seul l’essai intitulé Istanbul field recordings peine à décoller mais dans sa foulée, la base presque shoegaze d’Irish wake in Varanasi (for big Pete Devlin), mélodieux et entraînant, rattrape brillamment ce creux négligeable.
Enfin, Shaved heads and pony tails, joliment folk, puis le rock countrysant assez nerveux de You are the chapel, distinguent leurs créateur et, par là-même, l’amorce d’une carrière solo qui s’annonce sous les meilleurs auspices.